dimanche 7 mai 2017

Je pense donc je doute?





Il n'est pas si lointain le temps où quelques mots m'avaient interrogé.Le doute, par ses questions est germe de la science. Je doute, m'ouvre aux questions; je cherche et investigue, je nourris ma pensée.

Il est venu le temps où le doute et sa cause détruisent le réel bien plus qu'ils ne construisent. Les jours se suivent et puent, exhalant le fumet pervers et malveillant du doute et de sa suite. Les habits du seigneur, symboles hier chez nous du pensé, du construit, analysés parfois jusqu'au dernier cardage, sont devenus les nippes des hardes de l'extrême, créateurs de l'obscur, du flou et de l'infâme ou de l'incontrôlable.

Le doute est devenu le lieu des perfidies, de la méfiance et pis, de l'insinuation. Le mensonge est naïf : ne plus rien travestir, simplement inventer le plus bas, le plus sale, imaginer l'infect… Plus besoin de penser, il suffit de cracher. Le doute alors agit non plus pour avancer, créer, améliorer. Le doute est devenu le prêtre de la nuit où plus rien ne semble être ni le vrai ni l'envers. L'armement évolue. On passe allègrement des missiles aux missives où tout peut être dit pourvu qu'il soit choquant, excessif ou plausible et surtout qu'il abime.

Si cela est demain, il vaudrait alors mieux briser plumes et claviers, brûler les logiciels, enterrer les hard-wares. Infernale est la guerre où tout est à la fois possible ou impossible, réel ou inventé, crédible ou incroyable. Qui serons-nous alors? Ceux que vraiment nous sommes ou que nous croyons être? Les autres seront-ils ceux que les autres sont ou que nous faisons être?

© andré elleboudt

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