jeudi 23 février 2017

Printemps



La jonquille s’inquiétait
bien au chaud à l’abri
du bulbe protecteur.
Bien sûr il faisait nuit
et pourtant elle voyait.
Ou mieux, elle ressentait
qu’un printemps se pointait
peu enclin à fleurir,
à donner des couleurs
aux grilles de fin d’hiver.

Et ce qu’elle pressentait
n’était que moisissure,
comme si sur terre soudain
la vie prenait le goût
du rance et du souillé.

Elle ne pouvait, chétive,
savoir qu’à la surface
l’usage ou la marotte
était aux turpitudes.
Des humains en effet
confondaient à l’envi
les lois de la nature
et le sens de l’éthique :
le corrompu est soit
multiplier la vie,
trahir un idéal.

Ils étaient corrompus,
se croyaient floraison.
Ils disaient abondance
et sentaient le pourri.
Quelle triste renaissance.
Le printemps approchait.
Le sous-sol s’agitait.
Mais bulbes et oignons
refusaient d’imiter
la confusion humaine.

A l’élysée des fleurs
la corruption est vie,
promesse de beauté
à être et partager.
Des humains l’oubliaient.


© andré elleboudt

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