samedi 20 décembre 2014

Passons

Car j'ai cru très longtemps que j'étais préparé.
Par des mots, par le temps, je me voyais donner.
Une porte, une main et puis saute un verrou.
Un regard, juste un pain, c'est facile après tout.
Bras ouverts et un toit, et quelques différences,
tu débarques chez moi, je hais l'indifférence.
Je me croyais paré, on peut toujours rêver;
alors tu es venue, je n'ai pu digérer.
Assis dans mes croyances...
au creux des différences,
il y a bien des chances,
mais tu sentais le rance.
A l'abri des dorures je crois que j'ai douté,
le regard des bergers ne m'a pas enchanté.


Le gui et les guirlandes, la crèche illuminée…
les hymnes silencieux, c'est vrai que j'ai douté.
J'ai croisé ton regard et tu m'as dérangé;
j'ai regardé tes pas et j'ai fui ton chemin.


Ta mélodie sans air murmurait la misère.
De pipeaux ou de flûtes, rien de tout ça en toi.
Assis dans mes croyances...
au creux des différences,
il y a bien des chances,
mais tu sentais le rance.
Tu frappais à la porte de ma lâcheté.
J'ai donné un prénom au fond de ton panier.
Du creux de mes richesses a glissé ton visage,
j'ai senti ton haleine de joie et de bonté.
Je connais le prénom du fond de mon panier.
Du creux de ta détresse s'est brisé mon visage.
Tu me redis le nom de contrées inconnues,
je goûte à la saveur du vide de ta rue.
J'ai retenu ton nom, j'ai vomi ta maison.
Et tu es retournée. Ton regard? Oh, passons.

Piètre

Une fois le temps passé, il devient le passé, rangé dans ma mémoire, cette grande lingère. J'y remise sans fin le...