dimanche 16 février 2014

Pavillon bleu

Sous le pavillon bleu d'un ciel mis au combat
avançait un soldat appareillé, forcé
de débuter la joute à l'issue incertaine,
au rival inconnu. Une armée solitaire.
Le moral au plus bas et les forces affaiblies
le voici s'avançant sans trop savoir pourquoi
il menait ce baroud tant l'issue était sûre.
D'illusoires victoires en défaites pénibles,
il connaissait le goût âpre et sec et tenace
des lendemains sans gloires, aux cieux bas et grisés.
Pourtant ce matin là, au fond de son esprit,
il ne pouvait ôter une impression diffuse.
On aurait dit que là, au tournant du chemin,
se levait un matin soufflant d'autres saveurs,
un brouillard azuré, un sentiment sucré.
Il se mit en posture d'affronter l'inconnu
qui, devant lui soudain, s'était mis à courir
vers lui tel un torrent. Son visage et ses lèvres
articulaient des mots qu'il ne comprenait pas.
Il s'arrêta dès lors attendant le contact.
Et rien ne se passa. Son esprit fatigué
par tant de nuits de maux le faisait divaguer
et il imaginait qu'à force de se battre
il ne pouvait, malheur, que s'enfoncer encore
et devenir une ombre, l'objet discipliné
de son corps amoindri, un portrait désuni
de ce qu'il croyait être. Et le temps a passé
avant qu'il ne s'éveille et se mette à tenir,
c'était son quotidien, comme un humain perdu
en quête d'un destin sans mal et sans misère.

Méfait

Je t'ai dit que souvent je me sentais blessé que pointait ma colère quand des mots, des silences, des regards échangés souriaient de mes...